6 sens
Les Sucettes est une chanson de 1966, écrite par Serge Gainsbourg pour être interprétée par France Gall, principalement connue pour avoir deux niveaux de lecture : décrivant au premier degré une fillette aimant les sucettes, il s'agit en fait de la description implicite d'une fellation.
Serge Gainsbourg l'a lui-même reprise dans l'album Jane Birkin Serge Gainsbourg (1969).
Titre : Les Sucettes
Paroles et musique : Serge Gainsbourg
Interprète d'origine : France Gall sur le super 45 tours Philips 437-229 BE
La chanson commence par la phrase « Annie aime les sucettes, les sucettes à l'anis.» D'un bout à l'autre, le texte possède deux niveaux de lecture. Le premier, anodin, décrit une fillette aimant les sucreries. Le second est la description d'une fellation. On note en particulier le sucre d'orge qui « coule dans la gorge d'Annie » (référence à l'éjaculation) et le fait qu'elle paye ses sucettes en pennies (dont la prononciation est proche de pénis). Quant au clip, il ne montre que des sucettes de forme allongée (alors qu'il en existe également des rondes, par exemple), et on voit des femmes d'âge mûr sucer des sucettes avec des regards aguicheurs.
Ce caractère provocateur était renforcé par le fait que l'interprète, qui avait 18 ans à l'époque, en paraissait moins visuellement.
Serge Gainsbourg revendiqua ce double sens, habitué qu'il était aux chansons provocatrices (par exemple Lemon Incest). France Gall quant à elle chanta la chanson en toute innocence, s'en tenant à la lecture au premier degré, et fut horrifiée de découvrir ensuite qu'elle avait été manipulée.
Annie aime les sucettes
Les sucettes à l’anis
Les sucettes à l’anis
D’Annie
Donnent à ses baisers
Un goût ani-
sé lorsque le sucre d’orge
Parfumé à l’anis
Coule dans la gorge d’Annie
Elle est au paradis
Pour quelques pennies Annie
A ses sucettes à l’anis
Elles ont la couleur de ses grands yeux
La couleur des jours heureux
Annie aime les sucettes
Les sucettes à l’anis
Les sucettes à l’anis
D’Annie
Donnent à ses baisers
Un goût ani-
sé lorsqu’elle n’a sur la langue
Que le petit bâton
Elle prend ses jambes à son corps
Et retourne au drugstore
Pour quelques pennies Annie
A ses sucettes à l’anis
Elles ont la couleur de ses grands yeux
La couleur des jours heureux
Lorsque le sucre d’orge
Parfumé à l’anis
Coule dans la gorge d’Annie
Elle est au paradis
Pour entretenir la légende et le côté sulfureux de l’affaire, Serge Gainsbourg se plaisait à raconter l’histoire suivante. Un journaliste aurait demandé à France :
« Pourquoi ne chantez-vous plus Les Sucettes ? »
Elle aurait répondu ce que Gainsbourg qualifiait de « mot admirable » :
« Ce n’est plus de mon âge ».
Or, dans l’émission À vos souhaits de France Inter du 30 mars 1976, voici question et réponse authentiques enregistrées :
« Que pense France de ses anciens succès, tels que Charlemagne ou Les Sucettes ? »
« Ce n’est plus de mon âge, Charlemagne, en tout cas. »
Oui !
Badianne ou anis.