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Cette histoire fut préparée pour « Petite fleur ».
 

Assise dans la salle d’attente, elle rêvassait. La journée avait été chargée et, en cette fin d’après-midi, elle ressentait encore plus cruellement la fatigue qui l’abattait depuis quelque temps. Son amie, l’avait quasiment contrainte, la veille, d’aller consulter.

« Tu ne peux pas continuer ainsi : tu as une tête d’enterrement, tu es de plus en plus crevée ; il doit y avoir une raison ! Tu dois voir mon docteur. Cela fait des semaines que ça dure, sois raisonnable. Imagine un peu un pépin de santé grave ! »

 

Son amie avait, certes, raison de lui recommander ce médecin, mais elle se mettait le doigt dans l’œil quant aux causes véritables de son mal.

« Tu es à côté de la plaque, ma pauvre ! »

« Si tu savais ! C’est la déprime qui me pompe et certainement pas une maladie grave ; mon mal, c’est un mal de vivre. Je ne t’en ai jamais parlé ; à quoi bon t’importuner avec mes soucis… »

 

En fait, c’était cette curiosité insidieuse, de plus en plus fréquente, de plus en prononcée en faveur d’hommes qui la rongeait… Rien que d’y penser, une vague de culpabilité l’envahit, d’horribles mais si délicieux cauchemars venaient visiter son sommeil avec de plus en plus d’insistance… Des lèvres, des mains, un autre corps, une autre… le terme l’horrifia autant que l’image qu’elle chassa sur-le-champ avec un sentiment de honte. Elle ne pouvait imaginer… Elle imaginait, elle adorait…

 

En fait, elle n’attendait pas grand chose de cette visite chez le médecin que lui avait recommandé son amie avec tant d’insistance. Comme d’habitude, ce serait une formalité banale avec prescription d’anxiolytiques à la clé. Bah, ça ne pouvait faire de mal : Contenter sa copine et parler avec quelqu’un. Rien de plus. Son problème demeurerait entier en sortant.

  

La porte du cabinet tout à coup s’ouvrit et ce fut le choc. Elle eut un coup au cœur...

 

Un homme dans la quarantaine, grand, souriant. Il avait un regard direct, perçant, qui la cloua sur place.

« Et bien, madame, que vous arrive-t-il ? Nous n’allons pas rester en salle d’attente ; entrez, je vous prie. »

 

Machinalement, elle le suivit et s’installa en face de son bureau comme il l’y invita, sans cesser de le dévisager, hypnotisée.

« Vous m’inquiétez : ai-je une tache sur le front ? Dit-il en riant et feignant de se diriger vers le petit miroir près de l’armoire. Il revint vers elle : je vous en prie, mettez-vous à l’aise et dites-moi ce qui vous amène. Je pronostique qu’il ne s’agit pas d’une grippe ; je dois avouer que vous m’intriguez. Je vous invite à me parler sans crainte ni réticence. »

 

Elle garda le silence quelques secondes, enfin elle commença à parler. Elle lui raconta tout.

« Bien, dit-il enfin ; je vous ai soigneusement écoutée, c’est à mon tour de prendre la parole. Est-ce que je me trompe en vous disant que vous avez parfois mal dans le bras gauche, au niveau des côtes, dans le dos près de la colonne vertébrale, et que ces douleurs précèdent parfois un éventuel mal de tête ? »

 

Elle fut stupéfaite : comment avait-il pu deviner…? Elle n’avait rapporté que sa vie quotidienne, sa fatigue et ses problèmes de routine familiale et… sans évoquer de troubles physiques. Elle attendit la suite d’un air interrogatif.

«  Madame, vous souffrez du syndrome de la nymphe. »

« Pardon ?!! »

 

Il leva illico la main en signe d’apaisement :

«  Rien de péjoratif en cela ; je vais vous rassurer. Vous ne trouverez pas ce syndrome dans les encyclopédies médicales mais je puis vous garantir que c’est un grand classique. Sans entrer dans de longues explications, c’est en fait l’aboutissement caractéristique d’une période d’existence. Chez une femme de votre âge, c’est absolument dans l’ordre des choses. Pour résumer, je dirais ainsi : la nymphe veut vivre. Vivre se traduit ici par un rêve, un besoin, voire une angoisse d’autre chose que le quotidien. Cela se soigne facilement. Mais le plus urgent, dans votre cas, est d’abord de vous détresser. Plutôt qu’un médicament, je préconise en premier l’essai d’une kinésithérapie effleurante ; si vous y consentez, cela va de soi. »

« La quoi… ? Je ne connais pas. Est-ce efficace ? »

« J’espère bien. De toute façon, il ne peut vous faire de mal. »

« Et cela consiste en quoi ? »

« C’est une technique déjà ancienne, bien connue sous d’autres noms. Si vous voulez bien rejoindre le banc d’auscultation et vous coucher sur le ventre, vous n’allez pas tarder à en mesurer les effets bénéfiques. Il la regarda droit dans les yeux avec un sourire chaleureux : Vous me faites confiance ? Alors laissez-vous aller et faites comme je vous dirai. Pour commencer, je vous prierais d’enlever pull, chemise et soutien-gorge pendant que je choisis un accompagnement sonore. »

 

Elle se déshabilla avec un peu de gêne, mais aussi avec une secrète émotion, face à cet homme, alors qu’il s’affairait au lecteur cd. Son regard revint vers elle. Sans savoir ce qui la piqua, elle adopta une posture de bravade, droite, face à lui, seins dressés et offerts, ses yeux dans les siens. Il rit :

«  Pour une personne stressée, vous avez encore de la ressource : nous ne manquerons pas de l’exploiter. » Il la prit par les épaules et la conduisit au banc d’auscultation.

« Là, oui, bien à plat sur le ventre ; détendez-vous, laissez-vous faire… »

 

Elle ferma les yeux. Il s’assit à côté d’elle. Elle perçut sa présence rapprochée, elle huma le parfum de son eau de toilette. Elle ferma les yeux, se laissant aller. Lorsqu’il posa ses mains sur son dos, elle tressaillit violemment.

«  Eh bien…mais vous êtes hyper sensible… Un simple contact des mains provoque en vous une telle réaction ! Chez beaucoup de femmes c’est le signe d’une sensualité débordante. Cette phrase la désorienta, mais elle n’eut pas le temps de s’inquiéter, le médecin était déjà à l’œuvre. »

 

Ses doigts effleurèrent son dos. Contact léger et soyeux. Elles suivaient la colonne vertébrale, remontaient jusqu’à la nuque, s’arrêtaient dans les cheveux, descendaient vers les tempes, revenaient aux omoplates, glissaient vers les hanches. Cette caresse la combla de bien-être. Elle vida son esprit. Elle se sentit féline. Pour un peu, elle aurait ronronné. La musique d’ambiance instillait espace et calme. Il releva son changement d’attitude :

«  Je vous sens plus décontractée, c’est bien ; nous sommes dans la bonne ligne de progression du massage. Il ne faut jamais forcer la chose, la séance doit s’arrêter dès qu’il y a réticence du corps. Ce n’est vraiment pas votre cas. »

 

Ses gestes se firent légèrement plus appuyés. Une torpeur bienheureuse l’envahit. Elle savoura particulièrement les caresses sur la nuque, les joues, les épaules. Mais moins que celles du dos. Les doigts remontaient et descendaient le long de la colonne vertébrale, pour s’arrêter à l’élastique de sa jupe. Elle regretta presque de n’être pas plus… dévêtue. Elle commença à se sentir bizarre. À la torpeur s’ajouta une douce chaleur montant de son ventre. Des pensées inavouables germèrent dans l’abandon de sa rêverie. Elle perçut le parfum discret de son eau de toilette, elle perçut le souffle tout proche de sa respiration, elle prit conscience de sa virilité. Tout cela la troubla profondément. Il interrompit le massage.

«  Nous allons passer à la phase suivante. Je vous invite à vous coucher sur le dos. »

 

 
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Par Essentiel - Publié dans : Textes pour ELLES
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