A lire dans differents sens !

seule dans son lit

la femme qui lit qui lit qui lit

rêve de papouilles

Ce matin, je prends ce lit pour unique témoin de mon urgent besoin.

L'envie m'est venue fulgurante…

le lit défait,

ses cuisses et son livre

ouverts

Cela ne m’a pas calmé.

La douche où une grosse éponge semble attendre qu'on la prenne, qu'on la presse, qu'on la câline sur la peau.

d’abord la tendresse

pour ses petites fesses

rien ne presse

A chaque engorgement, une délicieuse brume de mousse s'en échappe comme un nuage de crème dans un café brûlant. Je l'étale, n'oubliant aucune parcelle de mon terrain corporel.

en se penchant

elle dévoile le sien

pour la nature

De légers frissons d'envie me parcourent, des pieds à la tête.

Chaque bulle a l'air de vouloir me faire l'amour. Les couleurs qu'elles arborent me laissent complètement admirative. Un subtil dégradé d'arc-en-ciel les recouvre.

parfum sur mon corps

une partie de son corps

ne veut pas partir

Je ferme les yeux par moments, me laissant imprégner de cette envie dévastatrice.

sa ligne de hanche

souligne

ma ligne de chance

Je sors, me réfugiant avec bonheur dans une sortie-de-bain spongieuse. Je l'entrouvre devant le miroir. L'image de mon corps cadre parfaitement avec mes pensées.

ma main sur le tien

le mien dans ta main

besoin de rien

Mes seins semblent vouloir s'ériger vers le ciel, mes mamelons ont pris une teinte légèrement plus brunâtre. Il me suffisait d'y passer le bout du doigt pour qu'une réaction pointe à l'horizon.

ses deux pointes

attirées par le plus

aimant

Je prends au creux de la main un lait adoucissant pour le corps.

sous la pression

ses seins se haussent

pour mieux se voir

Je l'étends avec soin sur les jambes, sur les cuisses, sur le buste n'omettant aucune partie qui se laisse tenter. Je vais m'allonger sur le lit, prenant soin d'ouvrir les draps pour me réfugier dans leur douceur. Je sens tout mon être réclamer son dû.

sa timidité

trahi par la vérité

de son humidité

Mes doigts me parcourent, m'entourent de soins particulièrement attentifs.

Ils s'enfoncent dans le paysage de mon désir.

envie d’en vert

rien n’incite plus à l’amour

que l’herbe tendre

La balade romantique n'a de cesse que de me satisfaire pleinement. Je prends un malin plaisir à l'attente de la jouissance. Je suis tentée une nouvelle fois par un laisser aller ou à une prolongation.

trou de mémoire...

sur le bout de la langue

son plaisir

Je fini tout de même par ne plus résister et par plonger dans un joyau de sensations.

 …petite mort

elle pardonne

à l'assassin

 Mon corps savoure pleinement les attentions que je lui donne du bout des doigts.

Délice des sens.

 parfum de femme

l’odeur suave et ambiguë

d’une plante inconnue

Quand elle dit :

« Arrêtez-vous »  à voix basse,

c'est déjà un peu réussi

Un Haiku satirique - Le Senryû, P.O.F