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Le fétichisme du pied (ou podophilie) désigne, en psychanalyse, le fait d'être attiré par les pieds (généralement les
pieds féminins) à l'exclusion de tout le reste. Au sens populaire du terme, le fétichisme du pied est l'amour du pied, sans que cela revêt un caractère d'exclusivité.
Ces deux définitions du fétichisme du pied étant tellement proches l'une de l'autre, elles se confondent souvent alors
qu'il convient de les distinguer. En effet, le fétichisme du pied au sens populaire du terme est quelque chose de parfaitement normal et ne diffère en rien du fétichisme des seins ou de celui des
fesses qui sont les fétichismes les plus courants, c'est-à-dire les parties du corps qui sont les plus désirées dans les relations sexuelles.
Au sens freudien, le fétichisme du pied est considéré comme une perversion sexuelle et donc une anomalie. Comme tout
fétichisme sexuel, certains psychiatres actuels le classent parmi les paraphilies.
Certains, considèrent cette pratique comme du fétichisme, car elle était pratiquée pour des raisons esthétiques, comme en peuvent témoigner les manuels érotiques chinois qui cataloguaient toutes les manières possibles d'utiliser les pieds bandés, considérés comme des zones érogènes.
La coutume des pieds bandés a été pratiquée en Chine pendant plus de mille ans. Son origine remonterait à la fin des Tang,
au Xe siècle, quand l’empereur demanda à sa jeune concubine de se bander les pieds pour exécuter la traditionnelle danse du lotus et ainsi accroître son désir. Un siècle plus tard, la coutume
entre dans les mœurs et devient à la mode chez toutes les femmes de l’empire, devenant ainsi une tradition familiale qui symbolise la richesse et la distinction. En effet les femmes aux pieds
bandés ne peuvent travailler qu'à des tâches domestiques simples, ce que ne peuvent se permettre les familles pauvres. Le statut d'une femme dépend en grande partie de ses talents de brodeuse
exercés dans la fabrication de minuscules souliers et de jambières qu'elle coud pour sa famille et pour elle-même. Les chaussures, finement brodées, témoignent de l’importance donnée à
l’esthétique féminine.
L'importance donnée à la petite taille des pieds et l'opportunité de marier leurs filles à des familles plus fortunées
répandit la coutume et, à la fin de la dynastie Qing, on pouvait voir des femmes aux pieds bandés dans toutes les classes sociales de la société Han, à l'exception des plus misérables et du
groupe des Hakka, chez qui les femmes assumaient une partie des travaux dévolus aux hommes dans les autres ethnies.
Les femmes mandchoues et mongoles, elles, ne pratiquaient pas le bandage des pieds (alors qu'elles occupaient le sommet de
la hiérarchie sociale sous la dynastie mandchoue des Qing), et surprenaient aussi bien les Chinois Han que les occidentaux de passage par leur vie beaucoup plus active et leurs capacités
équestres. Elles prirent en revanche l'habitude de confectionner des chaussons destinés à leur donner la démarche chaloupées des femmes aux pieds bandés.
Au XIXe siècle, quelques empereurs, dont l'impératrice Cixi, tentèrent sans succès de bannir la pratique. En 1912, après la
chute de la dynastie Qing, le gouvernement de la République de Chine, interdit le bandage des pieds et força les femmes à ôter leurs bandelettes, ce qui s'avéra presque aussi douloureux et
traumatisant à l'égard des tabous dont les pieds nus faisaient l'objet. La pratique se poursuivit dans la clandestinité, parallèlement à l'émergence de sociétés progressistes dont les membres
s'engageaient à ne pas bander les pieds de leurs filles et à ne pas marier leurs fils à des femmes aux pieds bandés. L'interdiction fut réellement effective après 1949, sous la République
populaire de Chine. Le nombre de femmes à avoir vu leurs pieds ainsi mutilés est estimé à un milliard.
Le pied bandé était célébré dans de nombreux poèmes ou essais; le poète Su Shi (1036-1101) écrit :
« Embaumant le parfum, elle esquisse des pas de lotus ;
Et malgré la tristesse, marche le pied léger.
Elle danse à la manière du vent, sans laisser de trace physique.
Une autre, subrepticement, tente gaiement de suivre le style du palais,
Mais grande est sa douleur sitôt qu'elle veut marcher !
Regarde-les dans le creux de ta main, si incroyablement petits
Qu'il n'est de mot pour les décrire. »
Zhu Xi (1130-1200), alors magistrat dans la province du Fujian, voyait dans le bandage des pieds, outre un moyen de préserver la chasteté féminine, « un moyen de
répandre la culture chinoise et d'enseigner la séparation entre l'homme et la femme. »