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Thanatos1 et Éros2

 

La sexualité de reproduction et l'érotisme ont un lien très étroit avec la violence et la mort. Le sexe a deux pôles : l'un positif (le sexe c'est la vie) et l'autre négatif (le sexe c'est la mort).

Les fantasmes humains sont universels et associent vie et mort, amour et haine, nourriture permise et nourriture interdite. Le cannibalisme est ainsi une forme d'expression de l'oralité que l'on retrouve dans le baiser érotique, baiser d'amour, mais aussi baiser de mort, comme chez Judas, baiser avec lequel on « dévore » l'autre, et allant parfois jusqu'à la morsure (la mort sûre). D'ailleurs un lien étroit existe au niveau psychanalytique entre copuler (baiser en terme vulgaire) et manger : d'où la symbolique d'avalement, le thème du vagin denté. Le dévorant est toujours l'autre, mais l'autre, ainsi défini, reste, en dernière analyse, la projection inconsciente de la mauvaise partie de soi. Seul celui qui veut être cannibale accuse autrui d'une telle pratique. C'est en effet la mort qui nécessite la reproduction. Le prélude de la mort est à ce stade l'insuffisance ou l'impuissance sexuelle du vieillard. Quant à la sexualité de plaisir, l'acte sexuel sans but de reproduction commis par Adam et Eve, c'est la faute originelle qui engendra la mort de l'espèce humaine. Pour certains, il ne peut y avoir d'amour véritable que dans la mort : tel est le thème romantique par excellence, celui de Tristan et Iseult, de Roméo et Juliette, de Philémon et de Baucis, des amants de Mayerling...

Georges Bataille3 est certainement celui qui, dans son étude sur l'érotisme, a de la façon la plus originale, mis l'accent sur le lien subtil unissant Éros à Thanatos. Il insiste tout d'abord sur la discontinuité des individus. Chaque personne ressent avec désespoir le fait de ne pas être un être continu, de vivre uniquement pour soi, et de mourir seul. Or cet abîme de la mort peut devenir fascinant et réconcilier l'individu discontinu avec la continuité des êtres. unis dans la mort.

Le processus s'opère par l'union sexuelle de deux êtres discontinus qui vivent un instant de continuité, instant qui n'existe que dans la mort très brève des partenaires, leur « petite mort ». Le même passage de la discontinuité à la continuité s'opère entre l'ovule et le spermatozoïde lorsqu'ils s'unissent et cessent d'être pour former un autre être. Ce nouvel être est certes discontinu mais il porte en lui le passage possible à la continuité, la fusion mortelle. La continuité des êtres discontinus s'opère donc par la mort et c'est en cela que la mort est fascinante.

L'union sexuelle, érotique, est d'autre part une action violente, ou porteuse de violence, un viol consenti qui confine à la mort de chacun ou au meurtre de l'autre.

  La Mort et ses rites : pour tous
Par Charles Emmanuel Deuzeune

hades and persephone 2 by sandara-d3hkrew



 

1) Thanatos Dans la mythologie grecque, Thanatos (en grec ancien Θάνατος / Thánatos) est la personnification de la Mort. Selon Hésiode, il est le fils de Nyx (la Nuit), qui l'avait engendré seule.
En psychanalyse, Sigmund Freud nomme « Thanatos » la pulsion de la mort du plaisir (de la frustration en somme, ce qui n'a rien à voir avec la pulsion de mort proprement dite) qui, selon lui, habite chaque être humain. Il l'oppose à la pulsion de la vie du plaisir (de la satisfaction donc), « éros ». La pulsion de vie étant la libido.

2) Éros (en grec ancien Ἔρως / Érôs) est le dieu de l’Amour et de la puissance créatrice dans la mythologie grecque. Le mot érotisme provient de Éros.

3) Georges Bataille : « Tout le monde sait que ce qui rend l’homme le plus heureux, ce sont les sensations les plus intenses. Ce qui me paraît le plus intéressant, dans le sens du bonheur ou du ravissement, se rapproche davantage de ce à quoi l’on songe lorsqu’il s’agit de quelqu’un comme sainte Thérèse ou de saint Jean de la Croix que de la première chose à laquelle j’ai assez visiblement fait allusion. L’intensité des sensations est précisément ce qui détruit l’ordre. Et je ne crois pas que cela ait d’autre intérêt. Il est essentiel, pour les hommes d’arriver à détruire, en somme, cette servilité à laquelle ils sont tenus du fait qu’ils ont édifié leur monde, le monde humain, monde auquel je tiens, d’où je tiens la vie, mais qui tout de même porte avec lui une sorte de charge, quelque chose d’infiniment pesant, qui se retrouve dans toutes nos angoisses, et qui doit être levé d’une certaine façon. »

Par Essentiel - Publié dans : Jeu de l'oie
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